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polit’bistro : des politiques, du café un blog-comptoir de jeunes chercheurs en science politique. recherche menu principal aller au contenu principal aller au contenu secondaire accueil à propos blogs sources navigation des articles ← articles plus anciens feuilletons en retard publié le 17 mars 2019 par françois comme son auteur, ce blog prend un retard affligeant sur tout ce qui l’entoure, et sur tout ce qu’il avait commencé à suivre ou à faire. sentiment d’échec relatif, vu que les coupables réels (les journées de 24 heures) ou imaginaires (la nouvelle interface de wordpress utilisée par hypothèses ) ne manquent pas, mais quand même : presse, pétitions, mailing-lists, blogs, articles, bouquins— google agenda fugit , et les feuilletons passent. gilets jaunes il y a, évidemment, la mobilisation durable des “gilets jaunes”, au sujet de laquelle je n’ai pas écrit un traître mot sur ce blog. j’ai bien constitué un fichier de notes éparses avec un peu plus d’une centaine de liens web vers des choses intéressantes sur le sujet, mais au final, le peu que j’en ai dit aux étudiants d’un cours de sociologie politique auquel je participe tenait en dix minutes. en gros et en bref : le mouvement dure désormais depuis plusieurs mois, mais les quelques résumés d’enquêtes que j’ai lus m’incitent à penser que l’on ne dispose pas encore de la masse critique de données ( localisations spatio-temporelles, enquêtes par questionnaires face-à-face ou web , collecte des pages web …) qui permettrait de tirer des conclusions solides sur la morphologie du mouvement. au-delà de ça, j’ai lu, comme tout le monde, différentes choses sur les raisons et revendications du mouvement, et aussi beaucoup de textes souvent très pertinents sur ses parallèles historiques ou sur ses aspects originaux—mais étudier un mouvement en commençant par son intellectualisation (et/ou ses tentatives, prématurées, de synthèse) plutôt que par un aperçu, au moins transverse, ou mieux, longitudinal, des acteurs ? puis vient enfin le problème de la “censure à droite” du mouvement : sans les décisions de justice , les archives et les effets de long terme liés à la protestation, il me manque les “pages du livre” qui m’intéressent le plus : celles concernant le degré de répression étatique et les “effets de carrière” sur les participants 1 . trump et les trumpistes il y a ensuite ce feuilleton “donald trump” , que je n’arrive pas à recommencer parce que le personnage est tout simplement trop dégoûtant pour que je parvienne à m’en coltiner plus de trois lignes par mois. je plains sincèrement celles et ceux obligés de s’infliger ça pour des raisons professionnelles, sans parler de ceux qui se tapent non seulement trump, mais aussi les “trumpers” et les “trumpistes” , afin d’en tirer des conclusions comparatives 2 . mon intention initiale, concernant trump, était de parvenir à rédiger une chronique électorale du style de celle que j’avais rédigée au sujet de la première élection d’obama. comme pour les gilets jaunes, je m’étais préparé un dossier de documents, de liens, de références… exactement ce que l’on demande, d’ailleurs, à nos étudiants du cours précité. or, il est rapidement apparu que l’un des aspects les plus intéressants de l’élection tenait à la possible interférence russe dans la campagne électorale , et sur ce point , il manque encore tout un tas de pièces au puzzle : l’essentiel est déjà connu , mais pas les conséquences (légales, politiques) des conclusions de mueller pour le régime présidentiel américain. désintégration européenne viennent ensuite les tout aussi tragiques feuilletons européens. à l’extérieur de ses frontières, l’union européenne a mis en place un régime de surveillance complètement absurde qui ne convient à personne, sinon à ceux qui trouvent un charme esthétique aux acronymes “frontex” et “eurosur” et aux noms d’opération “mare nostrum”, “triton” et “poseidon” 3 . les résultats sont désastreux : les européens ne se reconnaissent pas dans le dispositif, les souverainistes (hongrois, autrichiens, …) non plus, et les décès au large des côtes se sont accumulés sans raison aucune. si aimer l’europe, c’est la changer , il faut, de mon point de vue, commencer par ça : une réflexion sur les frontières de l’union, et sur les impératifs humanitaires à faire respecter à ces frontières 4 . à l’intérieur de ses frontières, l’union a désormais reçu plusieurs fois la preuve de l’inadéquation complète de son système décisionnel avec le type de décision qu’il fallut prendre en réponse à la crise financière 5 (et à la crise de l’immigration, et à celle de l’ukraine). tout comme je ne digère pas les fautes morales impardonnables accomplies en méditerranée, je ne digère toujours pas non plus le sort réservé aux grecs . je ne sais pas à quoi va ressembler la suite du feuilleton : les toutes-proches élections européennes semblent bien dérisoires au vu de la somme des décisions à corriger en profondeur pour sauver ce qu’il reste à sauver. brexit enfin, à l’intérieur mais bientôt à l’extérieur des frontières de l’empire européen, la classe politique britannique semble avoir décidé de faire durer le suspense. est-ce surprenant, au pays de ladbrokes ? il semble qu’un premier pari (le referendum) n’était pas assez : voici désormais celui sur la négociation du withdrawal agreement , puis sur son adoption par la représentation nationale. ce feuilleton est catastrophique pour l’économie britannique (qui en a vu d’autres , certes), mais c’est aussi de loin le plus beau d’un point de vue démocratique : personne ne sait ce qui va suivre 6 , et l’avenir du pays semble se jouer dans des marges de victoire de moins de 50 députés , sur un parlement qui en compte 650 7 . je ne sais pas combien de régimes pourraient encaisser ce qu’est en train d’encaisser le système politique britannique, mais je suppose qu’il n’y en a pas tant que ça. et puis… et puis il se passe aussi de belles choses pas très loin (photo via fabrice riceputi )… mais le temps manque. mes liens pointent vers les travaux de lilian mathieu sur “mai 68”, mais sur les effets de socialisation, voir faites place : novices en lutte , l’ouvrage de selim smaoui dont j’avais parlé au sujet de nuit debout [ ↩ ] la dernière élection présidentielle brésilienne est un exemple d’événement que j’ai délibérément choisi d’esquiver, par lassitude . idem pour l’actualité polonaise, roumaine, hongroise , russe… et plus près de chez nous, même si cela n’a rien à voir sur le fond, cette réforme tellement idiote des frais d’inscription à l’université publique—pareil : je n’ai pas pu m’y mettre. [ ↩ ] voir, dans le billet en lien, l’ ouvrage de patrick kingsley , dont je n’ai finalement pas reparlé, mais qui vaut vraiment le détour. [ ↩ ] la nature pseudo-impériale de l’union devrait guider une partie de cette réflexion sur ses limes . sur ce point, voir aussi l’ouvrage de gabriel martinez-gros évoqué il y a quelques années. [ ↩ ] certaines décisions européennes prises lors de la “crise de la dette privée” l’ont été en 48 heures , un temps plus proche du temps de décision militaire que du temps politique civil. [ ↩ ] ce qui nous change des feuilletons européens, où tout le monde sait qui contrôle l’agenda, même si cela ne prédit pas nécessairement tous les épisodes. [ ↩ ] parlement que churchill avait fait reconstruire en encore plus petit que ça : la chambre des communes ne peut pas accueillir toute la représentation nationale—mais c’est une autre histoire. [ ↩ ] publié dans non classé vu sur hal(-shs) publié le 11 janvier 2019 par françois il y a bien longtemps, dans une vie antérieure , ce blog recensait certains des textes versés en “open access” sur hal / hal-shs , en se concentrant sur les textes de science politique ( shs:scipo ). ci-dessous, une rémanence de ces temps anciens. l’inde, démocratie dynastique ou démocratie lignagère ? christophe jaffrelot, 2006 en inde, l’hérédité des fonctions politiques est une tradition qui remonte aux débuts de la république.